On est parfois capable de faire les trucs les plus cons du monde. Comme ça, sur un coup de tête. Et ces trucs les plus cons du monde, c'est parfois ce qu'il fallait faire. J'ai fait un de ces trucs ce soir. La décision n'était pas difficile à prendre. C'était même tellement facile pour une fois. C'était évident. Il y avait tous les signes du monde.
Le coeur qui bat à dix millions, tu sais. Le truc là, qui fout tout en l'air dans ton corps et qui te détraque le ventre. Le choc est violent. Quelle idée... Mais quelle idée ! Ça boue partout, ça frissonne, ça tremble. Et puis quelle conne ! Mais c'est trop tard, si on recule, on regrettera à coup sûr. Alors on se lance, on saute dans le vide et on gigote comme on peut pour pas avaler le bitume. Le mal est fait, maintenant faut assumer ma bonne dame !
Quand le moment arrive, quand ça y est, c'est là, c'est tout près. Ça sent bon, ça rassure, ... ça existe encore, c'est encore dedans, bien ancré, bien blotti. Bien au chaud depuis toutes ces années. Je sais pas ce qui fait qu'il y a des choses comme ça, des trucs immuables, des sensations uniques qui marquent le corps et la tête, qui touchent chaque partie de ce qu'on est et qui explosent quand tu es là, quand tu me regardes et quand moi je n'y arrive plus.
Ça explose partout et moi, ça, je gère pas. Je sais pas faire. Et même là, alors que j'aurais envie de mettre de vrais mots, de faire de vraies phrases, avec de belles virgules et de belles exclamations... Même là, je gère pas. C'était trop irréel pour en faire du concret. C'était trop émouvant pour en faire du palpable. Si l'indicible n'existe pas, si tout peut être exprimé par les mots tant que l'on sait les manier, alors je n'ai rien d'un écrivain. Ce soir, je n'ai rien d'un écrivain. Ce soir, je suis émue. Que ce soit dit.
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