Au hasard d'une soirée d'été, serrés au coin d'une table à trois pieds, ils avaient bâti leur pacte. Et ils levèrent leurs verres. A l'amitié ! Et ils frappèrent leurs verres. Pour l'amitié !
A la vôtre, les gars.
Trois mois plus tard, personne ne manquait à l'appel. Sauf Bébert. Ça faisait bien longtemps que lui et ses plans foireux n'étonnaient plus grand monde parmi les habitués. Qu'à cela ne tienne... Passeport en main et guitares à l'épaule, ils embarquèrent porte C. Passés les premiers émois du décollage, ils abandonnèrent leur folie, le temps de quelques heures à 10 000 m d'altitude.
C'est un peu bancal et pas franchement rassurés qu'ils frottèrent pour la première fois leur Levis sur les façades des buildings new-yorkais. De l'autre côté de l'Atlantique, les papas et mamans inquiets n'y trouvaient pas leur compte, espérant que leurs chérubins aux grosses godasses ne s'attarderaient pas trop longtemps. Là-bas, dans ce pays que l'on n'imagine pas.
Les plans sur la comète, c'était pour maintenant.Ils avaient pourtant l'air de rien, comme ça, paumés au milieu des pubs XXL et des taxis à profusion. 21h. Ils poussèrent la porte du premier bar venu et traversèrent la salle bondée. Serrés au coin d'une table à trois pieds, ils levèrent leur verre. A l'amitié ! Dans trois semaines, à raison de longues heures de plonge et de coups de balais, ils auront réuni assez de dollars pour le louer ce vieux van pourri dont ils avaient tant rêvé. Ils écumeront les bars et les filles, abuseront de tout et vivront de rien sinon des cordes de leurs guitares et de leurs manches retroussées. Comme un cliché que l'on dénonce mais que l'on chérit silencieusement. Ainsi commençait leur odyssée, la vraie vie, conscients qu'un jour il faudrait revenir. Mais pour l'heure...
Et ils frappèrent leurs verres. Pour l'amitié !
Comme un salut à la foule.
Que dire, si ce n'est "y aura-t-il une suite ?"
RépondreSupprimerCheers.
J'allais dire la même chose que Nathan...
RépondreSupprimerJe crois que je ne suis pas douée en suite. J'écris toujours des instants. Je devrais peut-être penser à aller plus loin...
RépondreSupprimerOui, tente plusieurs instants qui pourraient s'emboîter ;-)
RépondreSupprimerSur la route.
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