dimanche 20 mai 2012

Canicule


J’aime ce moment précis où le gris fort et uni tranche avec le vert acide des arbres ronds. Quand on ne distingue plus les nuages de leur ciel, quand l’orage s’étend en silence. Ma chambre s’éteint doucement. Je ne sais plus si c’est la nuit ou l’orage qui pousse le soleil. J’ouvre ma fenêtre et sors mon nez le plus loin possible pour attraper  la pluie. Je respire cette odeur de pierres brûlantes qui monte du jardin. Ca ressemble à un soulagement de la Nature, de la Matière.

J’aime quand l’orage éclate, quand soliste il brise mon ciel. Quand il me surprend et que la pluie rassurante vient adoucir ses cris. J’aime ce moment de mélancolie, ce moment qui fait un peu mal. Trouvant la faille, accrochant le souvenir jamais éteint d’un homme que l’on n’aimera jamais comme les autres. J’aime quand le ciel noir s’improvise marchand de sable, qu’il libère quelques mots soigneusement retenus. J’aime le son de l’eau qui touche enfin le sol. Je t’imagine près de la fenêtre, un livre ouvert sur les cuisses, la tête tournée vers les éclairs. J’aime ce moment où je n’ai plus l’impression d’être seule dans ma tête.

Et quand la pluie s’arrête, mes mains sur le clavier se taisent.

Puis se réveiller, un lendemain de canicule, les yeux secs.

1 commentaire:

  1. Ca me ferait plaisir d'avoir les yeux secs... ce qui n'est pas le cas en ce moment

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