La chambre était plongée dans la pénombre. Seules les lumières blanches des réverbères révélaient son corps lourd d'un sommeil rare, apaisé. Salvateur, s'il en est. C'est alors qu'elle prit toute la mesure de cet instant hors du temps, tant de fois approché, tant de fois écarté. Se penchant sur sa nuque brûlante, elle effleura sa peau du bout de ses doigts hésitants, passa sa main sur son front, sur sa joue. Comme par habitude. Elle s'aventurait délicatement sur ses épaules à découvert et appliqua ses paumes le long de ses omoplates avant de les mener jusqu'au creux de sa cambrure d'homme.
Prudemment, elle se détachait de ses pensées les plus profondes, se prétextant d'être bien cette jeune femme raisonnée, raisonnable. Prudemment, elle s'éloignait de lui. Se retourna vers la sortie.
Il suffit d'un souffle un peu plus affirmé, comme un poignet que l'on rattrape avant la fuite, comme une main que l'on saisit avant le vide. Elle revint sur ses pas et mit de côté tout ce que le monde entier lui prêtait de raison. Douce égoïste, elle se glissa sous les draps et entoura son corps de ses bras trop courts, caressa son ventre et remonta jusqu'à son cou essoufflé. Lentement, elle détaillait sa peau avec toute la patience du monde. Elle colla son front contre le sien et retenait tout ce qui pouvait l'être, son odeur, la régularité de ses traits, sa facilité à faire semblant.
Doucement, il décida d'ouvrir les yeux, de l'affronter enfin. Il entoura son visage de ses deux mains et la regarda longuement. Elle goûtait l'éphémère de cet homme là, cette dernière saveur avant le jour. Définitive.
Et dans l'urgence, s'aimer.
On aurait (enfin moi surtout ^^) de connaître la suite...pourquoi éphémère? pourquoi partir ?
RépondreSupprimerSi seulement..
RépondreSupprimerPas mal. Subtil et personnel.
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